Comprendre sa capacité d’emprunt avec 3000 € par mois
On me pose souvent cette question simple en apparence, mais pourtant plus profonde qu’il n’y paraît : « Avec 3000 euros de revenus mensuels, combien puis-je emprunter pour acheter un bien immobilier ? » Derrière cette interrogation, il y a souvent un projet de vie, une envie de sécuriser l’avenir ou de passer du rêve à la réalité. Alors, aujourd’hui, penchons-nous ensemble sur cette fameuse capacité d’emprunt et ce qu’elle signifie concrètement pour un revenu mensuel de 3000 euros.
Je vous préviens, on va parler taux d’endettement, durée de prêt, apport, assurance… mais promis, je vous guide pas à pas. Comme si vous étiez à côté de moi, autour d’un café, à refaire vos plans de vie immobiliers ensemble.
La règle d’or : le taux d’endettement à 35 %
Commençons par la base. En France, les banques appliquent une règle stricte (mais pas forcément figée) : le taux d’endettement ne doit pas dépasser 35 % des revenus nets. Cela inclut la mensualité de crédit, mais aussi l’assurance emprunteur, et les autres éventuels crédits en cours (auto, conso, etc.).
Alors, si vous touchez 3000 € nets par mois, voici ce que cela donne :
- Montant maximal de mensualité autorisée : 3000 € x 35 % = 1050 €/mois
C’est à partir de cette mensualité qu’on va pouvoir calculer votre capacité d’emprunt. Un petit détail d’importance : si vous remboursez déjà un crédit conso de 150 € par mois, il faudra le déduire, ce qui ferait 900 € de capacité réelle. Voilà pourquoi il faut faire ses comptes avant de parler à sa banque.
Simulations : combien pouvez-vous emprunter ?
Bon, maintenant que l’on connaît votre mensualité maximale, voyons combien elle peut vous permettre d’emprunter. Évidemment, cela dépend de la durée du prêt et du taux d’intérêt. Pour rester sur des bases actuelles et réalistes, prenons un taux moyen de 3,70 % sur 20 ans, et autour de 3,90 % sur 25 ans – même si ces chiffres bougent régulièrement.
Voici des estimations à titre indicatif :
- Sur 15 ans (3,5 % de taux moyen) : vous pourriez emprunter environ 155 000 €.
- Sur 20 ans (3,7 %) : on monte à environ 185 000 €.
- Sur 25 ans (3,9 %) : cela grimpe à près de 210 000 €.
Ces montants n’incluent pas les frais de notaire ou les éventuels travaux. Et attention, dans certaines régions… 210 000 € vous offrent un trois-pièces avec balcon, tandis qu’ailleurs, vous n’avez qu’un studio. Le lieu du projet change sérieusement la donne !
Et si vous avez un apport ?
Ah, la fameuse question de l’apport personnel. Si vous avez un peu d’épargne de côté, c’est un atout majeur. Les banques aiment les emprunteurs qui prennent une part de risque. Cela montre que vous êtes sérieux et diminue leur propre exposition.
Disons que vous disposez de 30 000 € d’apport (ce qui est très bien, par ailleurs). Vous pourriez l’utiliser ainsi :
- Frais de notaire (environ 7 à 8 % dans l’ancien)
- Frais de garantie/hypothèque
- Travaux éventuels ou un coup de pouce sur le prix d’achat
Mais surtout, cet apport vous permet de viser un bien autour de 230 000 à 240 000 €. Et là, selon la localisation, on commence à entrer dans le territoire des maisons de ville ou appartements familiaux.
L’assurance emprunteur, la discrète qui pèse lourd
Souvent oubliée dans les premiers calculs, l’assurance emprunteur peut représenter une part non négligeable de votre mensualité. On parle parfois de 0,35 % à 0,60 % du capital emprunté selon votre âge, votre santé, et le niveau de couverture.
Petit exemple pratique : pour un prêt de 200 000 €, une assurance à 0,40 % représente environ 66 € par mois. Et oui, ce montant est bien pris en compte dans le taux d’endettement.
Le bon réflexe ? Comparer les contrats, ne pas s’arrêter à celui proposé par la banque (vous avez le droit de déléguer). J’ai vu des clients réduire leur mensualité de 50 € rien qu’en changeant de contrat. Sur 20 ans, je vous laisse faire le calcul…
Charges annexes et capacité réelle
3 000 € nets, c’est certes un bon revenu, mais ce n’est pas la même réalité selon votre situation familiale :
- Célibataire vivant seul, sans dettes ni enfants ? Vous êtes en or pour les banques.
- En couple avec deux enfants et un prêt auto ? Votre reste à vivre devra être étudié de plus près.
Les banques ne regardent pas qu’un chiffre. Elles évaluent ce fameux « reste à vivre » – ce qu’il vous reste chaque mois une fois les charges payées – et votre stabilité (CDI, ancienneté, etc.). La capacité d’emprunt est donc variable… même avec un même revenu de 3000 €.
La durée du prêt : levier ou piège ?
Emprunter sur 25 ou 30 ans peut faire grimper votre capacité d’achat, en réduisant la charge mensuelle. Mais attention ! Qui dit plus longue durée dit aussi coût du crédit plus élevé. Ce n’est pas forcément la meilleure option, surtout en période de taux élevés.
Je me souviens d’un couple qui voulait absolument une maison à 250 000 € avec un revenu de 3000 €. Leur courtier leur proposait un prêt sur 30 ans à 4 %. Mauvais calcul. Après simulation, ils sont revenus sur un projet à 220 000 €, mais sur 20 ans. Résultat ? Ils économisent 40 000 € d’intérêts sur la durée totale.
Alors oui, un projet doit séduire… mais vos finances doivent dire « oui » aussi. Savoir renoncer aujourd’hui, c’est souvent mieux acheter demain.
Banque ou courtier : à qui faire confiance ?
Il y a les inconditionnels des banques, et ceux qui ne jurent que par les courtiers. Mon avis ? Utilisez les deux. Faites jouer la concurrence. Vos 3000 € par mois sont une belle base, et vous avez une carte à jouer.
Un courtier peut parfois débloquer des conditions avantageuses, surtout si vous êtes primo-accédant. Mais attention : certains facturent des frais importants sans forcément négocier mieux que vous ne l’auriez fait avec votre propre banque.
Un petit conseil d’Antoine : même si vous passez par un courtier, gardez un œil sur toutes les conditions. Et demandez systématiquement un “taux effectif global” (TEG), car c’est le seul vrai indicateur de comparaison valable.
Et la part d’émotion dans tout ça ?
Oui, on parle chiffres, tableaux Excel et taux d’intérêt. Mais derrière, il y a l’humain. Une famille qui veut un jardin. Un couple qui rêve d’un loft lumineux. Un jeune qui veut investir dans la pierre.
Je l’ai vu des dizaines de fois : se fixer une capacité d’emprunt, c’est aussi se fixer un cap. C’est refuser de céder à la tentation d’acheter trop grand, trop cher… juste pour épater ou suivre une mode. La sagesse paye toujours — et elle vous met à l’abri.
Avec 3000 € par mois, vous pouvez déjà viser de beaux projets, en toute sécurité. Ne vous laissez pas freiner par des chiffres flous. Maîtrisez vos mensualités, optimisez votre profil, et surtout… définissez bien ce que VOUS voulez.
En immobilier, l’équilibre parfait, c’est quand vos finances disent « ok », votre cœur aussi… et que votre banquier vous sert un café en disant que tout est bouclé.